Publication 30 juin 2021

Rapport d’activité 2020

Réunis en assemblée générale le mardi 29 juin, les adhérents de Renaissance Numérique ont élu Nicolas Vanbremeersch, président de l’agence Spintank, à la présidence du think tank, pour un mandat d’une durée de trois ans. Cette assemblée générale a également été l’occasion d’élire un nouveau conseil d’administration, avec l’arrivée dans l’équipe de gouvernance de nouveaux acteurs de la société civile du numérique.

Depuis 2016, les enjeux d’une société démocratique à l’ère du numérique ont largement pris place dans le débat public. Si la progression de ce débat est en soi une excellente nouvelle, force est de reconnaître que ce débat néglige souvent des aspects techniques, mal maîtrisés, méprise le cadre juridique existant et offre souvent des solutions qui ne résistent guère à l’épreuve du réel. Le numérique demeure un sujet qui nécessite d’allier plusieurs types d’expertises, ce que Renaissance Numérique s’efforce de faire en rassemblant différents acteurs du numérique d’horizons divers et de toute taille. Au cours de ces cinq dernières années, notre think tank s’est efforcé de produire des travaux afin d’alimenter ce débat public sur des sujets qui méritent plus qu’un débat binaire dans lequel on enferme trop souvent les sujets numériques. 

Que ce soit sur les sujets de régulation des activités numériques, ou l’approche de la lutte contre la haine en ligne, nous avons su produire un corpus de propositions avec nos membres et les acteurs de l’écosystème numérique qui a largement contribué au débat public sur ces sujets. Le sujet central des données, qu’elles soient agricoles, publicitaires ou de santé, a occupé une large part de nos travaux et reste toujours un sujet sur lequel il est nécessaire d’éclairer le débat à mesure que de nouveaux acteurs s’en emparent.

Henri Isaac

Président, Renaissance Numérique

“Je reste convaincu qu’un think tank comme Renaissance Numérique a toute sa place dans la société européenne, tant la place du numérique est désormais centrale dans toutes les politiques publiques qu’il s’agisse d’éducation, de mobilité, de santé, de défense, ou de lutte contre le réchauffement climatique. Plus encore, les enjeux démocratiques et la défense des libertés publiques dans une société numérique demeurent un combat permanent depuis plusieurs années.”

Nombre de rapports d’activité ne manquent pas cette année d’évoquer le caractère exceptionnel des mois qui viennent de s’écouler pour les organisations. Il en est de même pour celui-ci. À de multiples égards, 2020 a été une année particulièrement intense pour Renaissance Numérique. Des réflexions qui ont fait date, comme les publications sur la régulation des plateformes numériques qui invitent décideurs publics et parties prenantes à considérer la spécificité et la diversité du paysage en ligne, ou celle sur l’encadrement des technologies de reconnaissance faciale, qui rappelle la robustesse de notre cadre juridique européen et la nécessité de le défendre pour préserver nos libertés publiques. Une capacité à animer le débat d’idées qui s’est réinventée et exprimée avec des formats en ligne et qui a permis d’atteindre de nouveaux publics, encore trop éloignés de nos débats. Une équipe et un réseau d’experts qui se sont renforcés avec l’arrivée d’une responsable des études, Jessica Galissaire, et de sept nouveaux adhérents. En 2020, le think tank a plus que jamais fait la preuve de son apport à la pensée numérique en France et en Europe.

Cette dynamique a également été portée par le contexte lui-même. La crise sanitaire, et ses “-inements” successifs ont été les grands révélateurs du rôle incontournable du numérique au sein de notre société : levier économique, mais aussi vecteur de culture, d’éducation, de lien social. La société numérique a pris ici tout son sens. Cette année a également fait ressurgir avec une plus vive acuité des problématiques, parfois anciennes, qui sous-tendent la transformation numérique : inégalités d’accès et de maîtrise, empiètement sur les droits et libertés, affrontements géopolitiques. 

En 2020, nous avons, enfin, été les témoins d’une polarisation accrue du débat public autour de la transformation numérique. Le numérique est devenu un nouveau lieu, parfois manichéen, d’affrontement d’idées. Il est désormais difficile de débattre sereinement et collectivement de la “chose numérique”, et le risque d’aggraver ou de créer de nouvelles fractures grandit. Cette situation doit nous inviter à repenser collectivement les modalités de gouvernance et la manière de concevoir la politique en ce domaine. Penser le numérique interroge notre vision de la société. À ce titre, Renaissance Numérique s’efforce d’être un lieu de confrontations d’idées, où le consensus n’est pas nécessairement recherché, mais où l’intérêt général est toujours visé. Les actions collectives entreprises cette année pour préserver le caractère démocratique des espaces en ligne et sortir des injonctions caricaturales sur la modération des contenus en sont un exemple illustratif.

Jennyfer Chrétien

Déléguée générale, Renaissance Numérique

“Je remercie amicalement nos adhérents, partenaires et contributeurs qui, en des temps mouvementés, n’ont jamais cessé de s’engager dans nos réflexions et de porter de nouvelles idées qui font l’originalité de la pensée de notre think tank.”

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