Publication 19 juin 2019
Rapport d’activité 2018
Henri Isaac
Président, Renaissance Numérique
Depuis les travaux sur les politiques de santé à l’ère numérique, Renaissance Numérique n’a eu de cesse de mettre en évidence les enjeux économiques et sociétaux liés aux données. Que ce soit dans l’espace économique où aucune filière économique n’échappe à la question de sa transformation fondée sur l’usage des données massives, comme nos travaux sur les données agricoles le mettent en évidence, ou que ce soit dans l’espace démocratique. En effet, l’ouverture des données publiques au niveau local constitue un autre enjeu, qui questionne largement les capacités des collectivités et plus encore des citoyens à s’emparer de ce nouvel objet des politiques publiques. Former et impliquer les citoyens afin que la transparence des données sur les politiques publiques ne devienne pas une fausse espérance faute de politique ambitieuse en la matière. Renaissance Numérique continuera à porter le sujet sur les données tant il reste à faire pour éduquer les acteurs de la société sur cet enjeu essentiel de la transformation numérique de la société.
Par ailleurs, la construction d’une politique européenne en matière de numérique constitue un enjeu essentiel pour les politiques publiques françaises tant les effets d’échelle que porte le numérique nécessitent de concevoir les politiques à une maille pertinente, désormais celle d’un continent. Dans cette perspective, Renaissance Numérique a porté ses réflexions avec des think tanks européens sur une politique commune en matière d’intelligence artificielle et de cybersécurité notamment.
Les enjeux de l’espace public numérique et des contenus en ligne ont toujours constitué des sujets sur lesquels le think tank a contribué au débat public en proposant des mesures et des outils qui visent à préserver les libertés publiques au sein de l’espace public numérique. Avec son initiative Seriously.ong, Renaissance Numérique propose depuis trois ans une approche multipartite pour lutter contre la haine en ligne et une forte politique de sensibilisation des utilisateurs, au-delà des simples mesures de retrait de contenus. Une démocratie à l’ère numérique ne peut seulement reposer sur une régulation algorithmique. Elle doit impliquer les citoyens dans sa régulation et à cette fin les préparer à intervenir dans l’espace public numérique. Dans la même perspective, Renaissance Numérique a mené une importante réflexion sur les troubles informationnels à l’ère numérique et appelle à une approche régulatrice respectueuse des libertés publiques. Par ailleurs, la capacité d’agir et débattre dans l’espace numérique ne sera pleine et entière qu’à condition que tous les acteurs puissent mesurer les cybermenaces et s’en protéger, notamment les acteurs les moins préparés comme les TPE-PME. Renaissance Numérique appelle à une politique publique en la matière qui n’ignore pas ces acteurs.
Jennyfer Chrétien
Déléguée générale, Renaissance Numérique
Acteur reconnu de la gouvernance de l’Internet, le think tank a pris part aux multiples rendez-vous et débats internationaux de l’année pour y porter sa voix citoyenne et multipartite. Renaissance Numérique a ainsi été au cœur de la Paris Digital Week, initiée par la présidence de la République française, en contribuant à ses trois temps forts : le Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI), le Forum de Paris sur la Paix et le Sommet des GovTech. Dans ce cadre, le think tank a participé activement au comité d’organisation pour la France du FGI, aux côtés de l’Ambassadeur pour le Numérique, du ministère des Affaires étrangères et du Conseil national du numérique notamment. Les “Messages de Paris” qui en ont été issus, ont été l’occasion de diffuser les réflexions communes de la société civile numérique française à l’international.
L’année 2018 a également été marquée par l’accueil de nouveaux adhérents au sein du think tank. Ogury, Kaspersky Lab, le professeur Emmanuel Taïeb… ces nouveaux membres illustrent le souhait de représentativité du think tank et son rôle d’animateur de l’écosystème numérique dans toute sa diversité. Aujourd’hui, se côtoient au sein de Renaissance Numérique, des grandes entreprises du numérique et des start-ups, des entreprises issues de secteurs en transformation numérique et des fédérations professionnelles, des chercheurs et des associations, ainsi qu’une école, la Web School Factory. C’est cette variété qui permet au think tank d’intervenir sur des champs aussi divers que les données agricoles et les fausses informations. C’est aussi elle qui lui permet, par la confrontation d’idées, de produire des réflexions originales.
Jennyfer Chrétien
Déléguée générale, Renaissance Numérique
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