Publication 16 juillet 2016
Le travail à l’ère digitale
Le salariat et l’entreprise : un modèle récent, qui n’est pas indépassable
L’organisation actuelle du travail est dominée par la relation salariale issue des deux révolutions industrielles précédentes (transport et énergie). Le recours au contrat de travail salarié, fondé sur le principe de subordination, organise la relation de travail. Il attache durablement le travail à l’entreprise qui peut ainsi maximiser les gains de productivité par la combinaison du travail au système technique de production.
L’entreprise est l’institution dans laquelle prend place le travail salarié. Elle est concomitante de son émergence. Elle organise l’espace et le temps du travail en fournissant des règles et des routines qui facilitent l’extraction de la valeur du travail. L’attachement du travail au capital, grâce au principe de subordination, permet une allocation optimisée du travail par l’entrepreneur pour faire face aux incertitudes des marchés.
D’autres institutions interviennent dans cette organisation générale du travail salarié : syndicats (salariés et patronaux), Etat, caisses de retraite et de prévoyance, la Sécurité sociale. Toutes ces institutions, issues de l’Etat-Providence, ont permis à celui-ci de devenir la forme dominante du travail, plus tardivement en France où, la généralisation du salariat sera plus longue que dans le reste de l’Europe. En effet, celle-ci n’est effective qu’après la Seconde Guerre mondiale et mettra parfois du temps à gagner certains secteurs d’activité ou professions. A cet égard, les travaux de recherche en ressources humaines montrent bien comment le concept de carrière, dans le sens « faire carrière », était un outil de gestion pensé comme un levier de fidélisation des salariés à une époque où la main d’œuvre manquait.
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