Publication 18 décembre 2017
La révolution invisible de l’intelligence artificielle
Pas un jour ne passe sans que l’intelligence artificielle (IA) ne fasse l’objet d’une attention médiatique, quelle qu’en soit d’ailleurs la définition que l’on en ait. Car la difficulté est bien là, comment débattre raisonnablement d’un concept dont l’interprétation ne fait pas consensus au sein même de la communauté scientifique. L’intelligence artificielle existe-t-elle en tant que telle ? Dans une précédente note relative aux enjeux éthiques de l’IA, nous avions soulevé cette difficulté et fait le choix de privilégier la notion plurielle de « technologies d’intelligence artificielle », au regard de ses multiples déclinaisons. S’il est difficile pour les experts de s’accorder, l’enjeu devient de taille pour les citoyens. Alors qu’ils se sont déjà pleinement appropriés certaines de ces technologies dans leur quotidien – au travers d’applications telles que le calcul d’itinéraire GPS, la reconnaissance d’image, les assistants personnels vocaux, la recommandation de contenus (écoute de musique, films, achats, etc.), la traduction de textes, etc. –, ils peinent à l’inverse à donner une réalité tangible au concept. Cette difficile matérialisation n’est toutefois pas nouvelle. Elle est à rattacher plus largement à celle de la révolution numérique, qui se fonde par essence sur des technologies « invisibles ».
Cette année, le débat concernant l’IA a été porté au plus haut niveau de l’État en France, avec plusieurs rapports successifs – France IA (mars 2017), OPESCT (mars 2017), CERNA (juin 2017), Mission Villani (à venir en janvier 2018) -, et semble témoigner d’une maturité certaine sur la question, loin des fantasmes largement répandus il y a quelques mois encore.
Toutefois, qu’en est-il des citoyens ? C’est ce que Renaissance Numérique a souhaité analyser en interrogeant les internautes dans le cadre de cette première enquête, en partenariat avec Médiamétrie. Ce travail veut porter un regard, si ce n’est exhaustif, décalé et complémentaire au débat en cours. Une même enquête auprès des décideurs serait à ce titre intéressante pour mesurer leur propre compréhension de l’IA, au-delà de ses enjeux génériques. Nous ne serions pas surpris d’y voir des niveaux d’interprétation disparates…
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