Publication 17 janvier 2019

Identité numérique : passer à une logique citoyenne

Auteurs

  • Henri Issac Président, Renaissance Numérique

  • Philippe Régnard Directeur des Affaires publiques, Branche numérique du Groupe La Poste

Comme révélé par les recommandations issues de la mission relative à la mise en place de solutions d’identité numérique en France, conduite par Valérie Peneau, l’avènement d’un parcours d’identité numérique est perçu comme un levier de la transformation numérique des services publics. Renaissance Numérique interroge la pertinence d’un tel dispositif pour les citoyens, et porte huit conditions pour sa mise en œuvre.

Remettre le citoyen au cœur du débat

Alors que l’État soutient l’ambition d’une dématérialisation à 100% des services publics à horizon 2022, les débats techniques et juridiques afférents à ce projet éclipsent les attentes des citoyens. Ce sont pourtant ces dernières qui conditionneront le succès de ce dispositif.

Dans un contexte de fracture sociale, territoriale, numérique importante, Renaissance Numérique appelle à ce que cette politique, qui vise l’amélioration des services publics, ne résulte pas en l’ajout de nouveaux irritants.

15%

Selon une étude conduite par l’IFOP pour Renaissance Numérique (avril 2018), les taux de notoriété et de connaisance de l’outil FranceConnect demeurent relativement bas. Seuls 15% des répondants savent précisément de quoi il s’agit.

Une occasion de faciliter notre relation aux institutions

La généralisation de l’identité numérique est l’opportunité de penser à de nouveaux écosystèmes de proximité, à la fois physiques et en ligne.

Cette généralisation implique des enjeux de simplification et de dématérialisation des démarches administratives du quotidien : accès au dossier médical partagé, inscription sur les listes électorales, dépôts de plaintes, etc.

À terme, elle pourrait générer de nouveaux usages et redynamiser la vie publique, en capitalisant sur la confiance acquise dans son utilisation. Elle pourrait également constituer un relai d’identification sécurisée auprès des acteurs publics, privés et marchands (transports, e-commerce, etc.). Pour cela, son attribution doit être souple, et s’inscrire dans le parcours du citoyen (Journée défense et citoyenneté, inscription sur les listes électorales, etc.).

Les usages citoyens de l'identité numérique

Les données d’identité numérique : une valeur à maîtriser

La confiance et l’appropriation du dispositif d’identité numérique passera par la compréhension de la valeur générée par les flux de données qui en sont issus, pour le citoyen et l’État. Leur cadre juridique, qui relève des données à caractère personnel, invite à les gérer avec frugalité.

Aussi la maîtrise des données d’identité numérique par les citoyens doit-elle être appréhendée dans la conception d’outils d’appropriation. S’ils le souhaitent, les citoyens devront pouvoir partager leurs données anonymisées, afin de contribuer à l’amélioration des politiques publiques.


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