Publication 13 février 2019

Difficultés des modérateurs en ligne, avec Jérémie Manie

Interview de Jérémie Mani, Président de Netino By WebHelp.

Pouvez-vous nous présenter Netino by Webhelp ?

Netino, qui a rejoint le groupe Webhelp fin 2016, est une société spécialisée dans le secteur des réseaux sociaux. Nous avons plusieurs activités, mais sommes principalement connus pour notre activité de modération, qui est notre métier historique. Nous avons la particularité d’avoir un outil, développé en interne, et qui est objectivement le plus avancé du marché dans ce domaine (il a d’ailleurs reçu une certification de Facebook), et plus de 600 modérateurs dans le monde. C’est l’alliance entre les capacités de modération automatique et l’ajout de l’œil humain qui permet à la modération d’être réactive et efficace.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles est confronté un modérateur ?

Les difficultés diffèrent selon que le modérateur opère sur une page Facebook, un article de media, un forum, un site de petites annonces ou de rencontres par exemple. Car les règles sont très différentes. Le point commun, c’est qu’on n’a pas trop le droit à l’erreur. Quand le travail est bien fait, tout le monde trouve cela normal. Mais dès qu’il y a une erreur, elle saute aux yeux et on ne peut pas se retrancher derrière les 1000 contenus précédents qui, eux, ont été bien traités. Il faut donc une forte capacité de concentration pour rester efficace plusieurs heures par jour.

Après la publication de votre premier panorama de la haine en ligne, quels enseignements tirez-vous ?

Cette publication a eu un écho que l’on n’attendait pas aussi fort. Dans les médias mais aussi auprès des sphères dirigeantes. M. Mounir Mahjoubi l’avait relayé et cela a aidé à le faire connaitre auprès de nombreux députés, notamment. Il a permis de lancer des chiffres dans le débat. Ces chiffres sont imparfaits, mais ils viennent compléter un débat dans lequel tout le monde parle de haine mais sans pouvoir le quantifier. On sent que nos dirigeants ont envie de faire bouger les lignes dans la lutte contre les propos haineux. J’espère qu’on pourra refaire ce panorama dans le futur et que les chiffres auront baissé : ce sera une preuve que des actions efficaces ont été mises en œuvre.


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