Publication 17 octobre 2018

L’Union européenne s’attaque à la désinformation en ligne

L’Union européenne prend à bras le corps la question de la désinformation en ligne après le récent scandale Cambridge Analytica. Le contexte est tendu alors que se profilent les élections européennes de 2019.
  • Un code de bonne conduite pour lutter contre la désinformation en ligne.  Publié le mercredi 26 septembre dernier, ce code invite, via toute une série de mesures auto-régulatrices, les plateformes du numérique, les réseaux sociaux et les acteurs de la publicité en ligne à limiter la monétisation liée aux fausses informations, et à identifier les faux comptes en vue de les fermer.  Critiqué pour sa dimension non contraignante, Mariya Gabriel, Commissaire à l’Économie et à la Société numériques assure que « la Commission accordera une attention toute particulière à sa mise en œuvre effective« . Cependant, l’organe de réflexion chargé d’accompagner le groupe de travail sur ce code, composé essentiellement de médias traditionnels estime qu’il n’y a « aucun engagement significatif et aucun objectif mesurable« . Facebook, Twitter, Google et d’autres entreprises numériques, de la publicité en ligne et leurs lobbys à Bruxelles ont d’ores et déjà ratifié le code de bonnes pratiques et présenté leurs plans d’actions pour prévenir le risque de désinformation pendant les élections européennes de 2019. La Commission fera une première évaluation en décembre. (En savoir plus).

 

  • Vers un règlement pour lutter contre les contenus terroristes en ligne. Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, a annoncé le 12 septembre dernier lors de son discours sur l’Etat de l’Union, la préparation d’un règlement européen sur le retrait des contenus terroristes en ligne. Afin d’empêcher la dissémination de tels contenus sur Internet, ce projet de règlement prévoit de muscler fortement la régulation. La mesure la plus forte envisagée vise à contraindre les plateformes du numérique à supprimer un contenu de propagande terroriste dans un délai d’une heure maximum après son signalement par les autorités. Le règlement proposé par la Commission devrait être examiné par le Parlement européen d’ici le mois de mars 2019. (En savoir plus).

 

  • Un plan d’actions pour éviter un « Cambridge Analytica à l’européenne ». La Commission européenne veut mettre en place un maximum de garde-fous pour prémunir les prochaines élections européennes de mai 2019 de toute manipulation de l’opinion en ligne. Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, a ainsi annoncé un plan, dont les deux piliers sont la sanction et la transparence, pour éviter un « Cambridge Analytica à l’européenne ». À titre d’exemple, la Commission européenne veut sanctionner financièrement les partis politiques qui violeraient les règles relatives à la protection des données en vue d’influencer de manière délibérée le résultat des élections, à hauteur de 5 % de leur budget. Pour Jean-Claude Juncker, « il est temps de mettre nos règles électorales au diapason de l’ère numérique afin de protéger la démocratie européenne. » (En savoir plus).

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