Publication 7 juin 2017

Les civic tech en faveur d’une démocratie plus participative ?

Le fort taux d’abstention aux élections présidentielles de 2017 montre un désaveu croissant des citoyens français pour la politique. Le numérique peut-il apporter des réponses pratiques ? Les Civic tech, ces technologies au service de la citoyenneté et de la représentativité, pourraient-elles changer la donne et favoriser une démocratie plus participative ?

Les Civic tech : un remède miracle ? 

Face à un système politique en crise, le concept suscite un engouement considérable mais sa définition est complexe. Dans son article Citoyen hacker, paru le 2 mai, Clément Mabi, spécialiste de la participation politique en ligne, analyse cette expression, qu’il qualifie de terme « valise » et dresse une cartographie des initiatives françaises. Il distingue ainsi plusieurs catégories selon le degré d’institutionnalisation ou encore le niveau de collaboration avec les pouvoirs publics en place.  S’il salue les nombreux projets, il invite néanmoins leurs créateurs à réfléchir en profondeur aux problématiques émergentes pour que les technologies ne renforcent pas des fractures déjà existantes (Lire l’intégralité de l’essai).

Jugement majoritaire : quels enseignements pour cette nouvelle expérience participative en ligne ? 

Les résultats du vote au jugement majoritaire sont aujourd’hui tombés. Pour rappel, le principe était simple : au lieu de choisir un candidat, les électeurs étaient invités à attribuer à chaque candidat à l’élection présidentielle 2017 une évaluation allant de « Très bien » à « À rejeter » (En Savoir Plus). Au total, l’opération a obtenu plus de 50 000 votes sur  Facebook et le site de La Primaire.org. Jean-Luc Mélenchon sort premier du scrutin mais les organisateurs précisent que l’échantillon était biaisé à gauche et donc non représentatif de la population française. Après l’expérience, 95% des participants ont déclaré le système plus représentatif de leur opinion que celui actuel (Les résultats de l’expérimentation).

Vers une « Démocratie Coopérative » ?

Le Sénat a adopté le 17 mai 2017, un rapport pour une « Démocratie Coopérative ». Plus de 150 personnes, entendues depuis décembre 2016, ont participé à sa rédaction. Face à une crise de confiance des citoyens, 10 principes ont été établis pour reconstruire un système décisionnel représentatif. Certains principes évoquent l’usage d’outils participatifs numériques. Le recours plus régulier aux consultations en ligne et le développement de l’open data par l’administration sont notamment cités comme des moyens pour refonder la démocratie (Voir toutes les propositions).


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