Publication 10 juillet 2017
Agir face à la haine sur Internet dans une société collaborative
Un projet issu d’une démarche collaborative
Initié au lendemain des attentats de janvier 2015, le projet vise à endiguer la dynamique haineuse qui prospère dans nos sociétés, et trouve un ferment particulier sur Internet. Issu de deux années de réflexion et d’expérimentation, ce projet repose sur un outil, le site internet www.seriously.ong et une méthode d’accompagnement au service des internautes.
Internet donne une dimension virale et universelle aux propos haineux, et apporte une complexité nouvelle. Cela implique de définir de nouvelles approches. Fort de son expertise sur le numérique, le think tank a développé et mis en œuvre la “méthode Seriously”. Pour ce faire, il s’est entouré d’un écosystème partenaire composé de chercheurs et d’associations de défense des droits, spécialistes de ces enjeux. Le Fonds du 11 janvier ainsi que certains grands acteurs de l’Internet (Facebook, Google, Twitter) ont également participé à son développement.
Chiffres clés
56 %
74 %
4 millions
41 %
7 500
9 millions
70 %
La haine en ligne : un phénomène difficile à appréhender
Par son caractère viral, immédiat et universel, Internet a un effet de miroir grossissant sur les discours haineux, qui auparavant atteignaient plus difficilement la sphère publique. Ces discussions sont ouvertes et visibles par tous, sans limite de temps, ni de format. Or, les dispositifs de signalement existants, principaux leviers d’actions, ne peuvent suffire à lutter contre l’entièreté de ce phénomène. En effet, la majorité des propos haineux se situe dans une zone « grise », c’est-à-dire difficilement appréhendable par le droit et les standards développés par les réseaux sociaux.
Pourtant, force est de constater que c’est sur ce bassin de paroles blessantes ou conspirationnistes que se construisent les préjugés, la défiance envers nos institutions, et se délite la cohésion sociale. Cet enjeu de société majeur appelle donc une réponse collective et une organisation collaborative des actions de lutte contre la haine. Pour ce faire, il est nécessaire d’équiper les acteurs d’outils et de méthodes pour agir sur cette zone « grise ».
Dominique Wolton
Sociologue
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