Publication 19 septembre 2018

Engagement politique des citoyens et numérique, avec Elliot Lepers

Interview de Elliot Lepers, fondateur de l’ONG « ~ le mouvement ».

Pouvez-vous nous présenter ~ le mouvement en quelques mots ?

~ le mouvement est une communauté de plusieurs dizaines milliers de citoyennes et de citoyens qui agissent au quotidien pour défendre l’intérêt général, en faisant pression sur les décideurs politiques et économiques.

Quelles actions conduisez-vous en lien avec le numérique ?

Nous menons plusieurs expérimentations à l’échelle pour réinventer une pratique du politique. Il s’agit d’identifier pour chacune des causes dont nous nous saisissons la technologie la plus efficace et la plus adéquate. Cela passe parfois par des pétitions, mais nous privilégions fortement un travail exploratoire à travers des nouveaux formats pédagogiques interactifs à fort potentiel viral, des applications mobiles au temps long pour accompagner les changements de comportements, des outils faciles d’usage qui permettent d’accomplir massivement une procédure autrement fastidieuse, etc. Nous identifions les points de blocage à une action collective, et nous proposons des solutions de design qui libèrent le potentiel des foules pour changer la société.

Selon vous, en quoi le numérique renouvelle-t-il l’engagement politique des citoyens ?

Au-delà de la question de l’outil numérique, ce sont avant tout les nouveaux usages liés au numérique, notamment l’aspiration démocratique, qui influencent fortement notre action. Nous agissons dans une forme de maïeutique de l’engagement. Notre positionnement intègre by design une exigence de sincérité, de responsabilité vis-à-vis de nos membres. Nous nous revendiquons comme un mouvement politique, capable d’influencer le débat public et de mener des combats institutionnels et idéologiques, à la nuance près que nous ne serons jamais dans une dynamique électoraliste. Nous ne présenterons pas de candidats. C’est un privilège immense pour reconstruire de la confiance sur ces sujets. Nous inversons le rapport de force, dans un moment de résilience nécessaire vis-à-vis du politique. Là où les structures partisanes extraient leur puissance du pouvoir que leur confèrent leurs électeurs, nous oeuvrons à apporter à nos membres ce dont ils ont besoin pour être plus puissants individuellement et collectivement.


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