Actualité 16 novembre 2016

Programmes numériques : 3 leçons à tirer de la campagne des candidats LR

Baromètre numérique pour chaque rendez-vous électoral, observateur de la campagne numérique avec son dispositif #ON2017 (l’Oeil du Numérique 2017), le think tank Renaissance Numérique publie son analyse numérique de la campagne des primaires de la droite et du centre. À quelques jours du 1er tour, trois leçons peuvent être tirées de la campagne numérique des candidats : le numérique est présent dans tous les programmes et dans tous les grands sujets de la campagne, cependant trois candidats se distinguent particulièrement pour le foisonnement de leurs idées numériques et tirent la moyenne vers le haut : Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé. Enfin, au-delà de l’enjeu économique qui concentrait par le passé, à lui seul, la plupart des propositions numériques, la modernisation de l’Etat et de la démocratie est le thème le plus marqué par les idées numériques.

Le numérique, présent dans tous les programmes des candidats

Ce n’est plus une surprise : en 2017, tous les candidats intègrent plus ou moins largement le « numérique » dans leurs thématiques de campagne. Tous programmes confondus, on compte 432 mesures numériques, présentes dans toutes les thématiques de campagne identifiées. L’enseignement marquant de cette campagne : les programmes ne se concentrent plus uniquement sur le soutien aux start-up et à l’innovation dans l’économie du pays. Au contraire, 22 % de ces mesures sont dédiées à la modernisation de l’Etat et de la vie démocratique du pays (contre 18 % pour le secteur économie, fiscalité et investissement).

Autre enseignement de ce baromètre : toutes les thématiques de campagne sont pourvues de propositions numériques, même si cette donnée ne se retrouve pas chez chaque candidat. « Pour la première fois, le numérique est compris par les candidats comme un levier qui agit au-delà de la seule dynamique économique. Vie démocratique, santé, culture, administration, etc. le numérique est partout, dans tous les pans de notre société, et cela les candidats semblent l’avoir saisi. C’est inédit. » commente Henri Isaac, Président de Renaissance Numérique.

Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé, peloton en tête pour les idées numériques

S’il n’est pas dans l’usage du think tank, qui se distingue par son indépendance à l’égard de tout parti politique, de distribuer des bons et des mauvais points aux candidats. Mais force est de constater que trois candidats se distinguent particulièrement en termes de propositions numériques. Il s’agit, dans l’ordre, de Bruno Le Maire (avec 136 propositions numériques), François Fillon (avec 133 propositions) et Alain Juppé (108). Chez ces trois candidats, on retrouve des propositions en faveur de la transformation numérique dans dix thématiques majeures identifiées par le think tank.

Malgré un discours qui se veut être résolument tourné vers les nouvelles technologies, comme le démontre son écho dans les réseaux sociaux, Nathalie Kosciusko-Morizet ne formule que 17 propositions numériques, contre 25 chez Nicolas Sarkozy, 9 chez Jean-François Copé et 4 chez Jean-Frédéric Poisson.

Un pas vers les enjeux de démocratie participative et modernisation de l’État

Première thématique numérique avant même les questions économiques, les candidats, en tête Bruno Le Maire, se distinguent par leur volonté de renouveler la démocratie et la modernisation de l’Etat. A y regarder de plus près on note en effet plusieurs propositions ambitieuses en ce qu’elles laissent une part directe au citoyen dans l’élaboration de la loi. Avec « la chambre numérique des citoyens » de Nathalie Kosciusko-Morizet, « l’amendement citoyens » de Bruno Le Maire, ou la e-pétition d’Alain Juppé, les citoyens acquièrent grâce aux outils numériques mis en place, une influence directe dans les affaires du gouvernement et du Parlement.

Paradoxe cependant : si les candidats annoncent des avancées en termes de démocratie participative, aucun d’entre eux n’a vraiment co-construit son programme ou ouvert ses propositions au vote ou commentaires grâce à des dispositifs numériques. Un contraste qui laisse planer un doute sur leur ambition réelle en terme de démocratie participative pour 2017.